Agences d’intérim : mais qui sont-elles ?

Une agence intérim est aussi appelée agence de placement ou agence de recrutement. Son objectif est de proposer du travail temporaire à des candidats pour le compte d’une entreprise utilisatrice ayant un poste vacant.

Les acteurs du secteur sont nombreux : il est ainsi possible d’opter pour une agence généraliste ou spécialiste. Les grands noms de l’intérim peuvent s’appuyer sur une expérience d’une soixantaine d’années : c’est le cas des agences nationales comme Manpower, pionnier du genre, Randstad ou encore Adecco.

Favorisé par les Trente Glorieuses et ses besoins en matière de main d’œuvre, l’intérim a su se hisser comme un concurrent non négligeable sur le marché du travail. Ainsi, des agences indépendantes se sont créées telles que
Bird Intérim, basée autour de Lyon ou Facilium, une agence présente à Rennes. Ces agences favorisent en particulier l’embauche locale, la relation humaine et possèdent une connaissance accrue du tissu économique de leurs régions d’implantation.

Plus récemment, grâce à la digitalisation de l’emploi et l’entrée dans l’ère numérique, l’agence intérim digitale a sorti son épingle du jeu : des noms comme Qapa, Onvabosser ou Bruce ne vous sont probablement pas inconnus. En effet, elles ont fait profit de l’évolution de la société grâce notamment aux « digital natives ». Grâce à la dématérialisation et les algorithmes mais aussi la souplesse et la rapidité apportées par l’outil Internet, les sociétés intérim digitales ont récemment afflué sur le marché.

Intérim : une tendance au ralentissement ?

Cependant, pour que le marché du travail intérim connaisse encore de beaux jours, il doit rester au fait des réalités économiques et sociales. Mouvements sociaux, croissance économique en berne et mutation du marché du travail sont autant de causes du ralentissement de l’activité qui inquiète les professionnels du secteur.

Qu’il s’agisse des secteurs de l’industrie (-10,6%), du commerce (-6,1%) ou encore le BTP (-2,7%), l’emploi diminue sur l’ensemble des catégories professionnelles. Les cadres sont les moins touchés par cette baisse (-2,2%) ainsi que la Bretagne, seule région à présenter un taux positif avec +0,4% d’emplois intérimaires.

Cependant, il est important d’apporter une réserve sur ces chiffres qui semblent sombres au premier abord. En effet, l’intérim est toujours à un taux historiquement élevé, et ce depuis 2015. Il est donc possible de limiter l’évolution globale du marché à -5%.

L’avenir du travail intérim

Les perspectives d’avenir sont le sujet d’inquiétude principal des acteurs du secteur. Les agences d’intérim traditionnelles doivent faire face à la concurrence apportée par les agences digitales : plus rapides, plus souples pour des coûts moindres. Il leur faut aussi regarder du côté des plateformes free-lance dans lesquelles les agences n’ont qu’à s’inscrire et proposer leurs missions aux candidats.

Pour faire face à cette menace, les grands noms du marché ont répondu : ainsi
Randstad a t-il noué un partenariat avec la plateforme CornerJob. Des modèles combinant les agences physiques et digitales se mettent en place.

De plus, l’avenir du secteur intérim est bousculé par les crises : économiques, sociétales, écologiques… L’accroissement des inégalités, l’augmentation de la dette du pays et les inquiétudes environnementales sont autant de facteurs qui déstabilisent le marché du travail et l’impactent directement. Dans ces cas de figures, les salariés intérimaires, étant les plus précaires, sont de ce fait les premiers touchés. Moins de bâtiments en construction équivaut à moins d’ouvriers pour les bâtir et donc moins d’embauches en intérim pour pallier les vacances des postes !

Cependant, notons que si l’intérim est le premier secteur d’emploi touché par les fluctuations du marché, c’est aussi celui qui possède la meilleure capacité à rebondir lorsque la situation s’améliore enfin !